La plupart des investisseurs savent que l’on peut obtenir une épargne fiscale importante l’année où la cotisation au REER est déduite des revenus/l’année où l’on cotise à son REER. Toutefois, ce que ces investisseurs oublient souvent, c’est l’effet composé des rendements gagnés en franchise d’impôt grâce aux REER.

Jamie Golombek, directeur de la planification fiscale et successorale à la CIBC, souligne que le revenu de placement gagné dans un REER ne permet pas seulement un « report d’impôt ». En fait, si le titulaire de compte n’est pas assujetti à un taux d’imposition supérieur au moment du retrait, le revenu de placement gagné dans un REER sera en réalité exempt d’impôt! Pour démontrer ce fait, Golombek fournit un exemple :

Le taux marginal d’imposition de Daniel est de 33 %. Au début de l’année, il peut se permettre d’investir 2 000 $ de son épargne dans un REER. Cela signifie qu’il contribuera au total 3 000 $, l’objectif étant de générer un remboursement d’impôt de 1 000 $.

Mais où Daniel prend-il les 1 000 $ supplémentaires pour pouvoir cotiser 3 000 $ à son REER? Il peut prélever temporairement cette somme sur des fonds non enregistrés qu’il détient, ou encore contracter un emprunt qu’il remboursera dès qu’il recevra son remboursement d’impôt. Avec une bonne coordination, la durée d’un tel prêt peut être courte et le montant des intérêts, minime.

Supposons maintenant que le placement de Daniel obtient un rendement de 5 % cette année-là, de sorte que le 31 décembre, la valeur de son REER est passée de 3 000 $ à 3 150 $. Si Daniel retire les 3 150 $ de son REER et qu’il est toujours assujetti à un taux d’imposition de 33 %, il paiera 1 050 $ en impôt et se retrouvera avec une somme nette de 2 100 $. Comme le montre le tableau ci-dessous, si on rapproche la somme nette de 100 $ des 2 000 $ que lui a coûté sa cotisation, il a empoché un rendement de 5 % en franchise d’impôt. Autrement dit, ce revenu s’est avéré totalement libre d’impôt.

 

 

L’avantage relatif du REER par rapport au compte non enregistré serait encore plus marqué si cet exemple traitait d’une période de détention beaucoup plus longue, ce qui permettrait de faire croître les placements à l’abri de l’impôt pendant plusieurs années. Résultat final dans ce cas-là : le REER génère le meilleur rendement après impôt et ce, peu importe le genre de revenu de placement gagné, que ce soient des intérêts, des dividendes ou des gains en capital. Tel est le « pouvoir » de l’effet composé des revenus de placements gagnés en franchise d’impôt. On peut même conclure, selon le cas, que les avantages du revenu cumulé en franchise d’impôt pourraient l’emporter sur le coût fiscal additionnel lié à un taux d’imposition supérieur au moment du retrait!