Le Québec n’est pas épargné par les remous. Le gouvernement Marois nouvellement élu a proposé cet automne des modifications d’importance à la fiscalité québécoise. Dans son programme électoral, le PQ avait promis d’éliminer la taxe santé de 200 $. Pour récupérer les recettes dont il se privait ainsi, il envisageait d’augmenter les impôts des « riches ». Une fois élu, en septembre, le gouvernement a annoncé diverses mesures dans cette optique, notamment la mise en place de deux nouvelles tranches d’imposition pour les revenus les plus élevés, une augmentation du taux d’inclusion des gains en capital (qui passerait de 50 à 75 pour cent), et un accroissement du taux d’imposition global des revenus de dividendes.

Mais la véritable surprise est venue du fait que le gouvernement voulait rendre certains de ces changements rétroactifs au 1er janvier 2012! Nombreux ont été les Québécois et Québécoises, riches ou moins riches, qui ont appelé leur agent immobilier pour déménager en Ontario… Minoritaire, le gouvernement du PQ a finalement dû reculer.

En guise de compromis, l’équipe de Pauline Marois a renoncé à abolir la taxe santé de 200 $ pour la rendre progressive. À partir de 2013, son montant sera établi en fonction du revenu. Pour les revenus imposables supérieurs à 150 000 $, la taxe santé s’élèvera à 1 000 $ par an.

Finalement, les revenus de placements resteront imposés comme avant. Le taux marginal maximal des revenus les plus élevés augmentera, mais de manière moins importante que les premières annonces ne le laissaient supposer.

Au Québec, le taux marginal d’imposition le plus fort s’établit actuellement à 24 pour cent et s’applique aux revenus imposables de plus de 80 200 $. À partir de 2013, les revenus au-delà du seuil des 100 000 $ seront soumis à un taux d’imposition provincial de 25,75 pour cent. N’oubliez pas qu’il s’agit d’une augmentation du taux marginal d’imposition! En d’autres termes, seuls les revenus gagnés à partir de 100 000 $ seront imposés à un taux supérieur.