Il y a quelques semaines, je m’apprêtais déjà à vous envoyer un mot rassurant sur l’état de vos placements… Les marchés semblaient reprendre du mieux depuis la mi-août et, malgré la chute soudaine du printemps, 2012 s’annonçait comme une bonne année pour les investisseurs. Oui, mais… les élections présidentielles des États-Unis ont changé la donne.
Depuis le 6 novembre, les marchés boursiers nord-américains ont perdu en moyenne 4 à 5 pour cent, soit l’équivalent des gains réalisés en septembre et octobre.
De multiples facteurs expliquent ce revirement. En ce moment, tout le monde a les yeux rivés sur le précipice fiscal. À la fin de cette année, l’entrée en vigueur d’augmentations d’impôts et de réductions des dépenses prévues de longue date pourrait précipiter les États-Unis dans la récession. Avant les élections, Républicains et Démocrates semblaient en mesure de surmonter leurs différends pour résoudre ce casse-tête par le compromis. Depuis, le scrutin a montré que les États-Unis sont plus divisés que jamais du point de vue politique – une fracture d’autant plus périlleuse que les circonstances actuelles exigent le maintien d’un cap clair. Les marchés n’aiment pas l’incertitude : rappelez-vous l’agitation causée par ces interminables discussions sur le plafond de la dette…
Les deux camps finiront évidemment par s’entendre. Cependant, la résolution du précipice fiscal ne réglera pas tout. Les États-Unis devront ensuite s’attaquer au problème de fond : l’augmentation exponentielle de leur dette souveraine. Or, leur économie reste trop chancelante pour supporter des mesures d’austérité très rigoureuses. C’est véritablement là que le bât blesse, et les discordances politiques entre Républicains et Démocrates compliquent encore la situation… Par ailleurs, les États-Unis ne peuvent guère compter sur l’étranger pour sortir de l’ornière. Deuxième économie mondiale, la Chine se trouve elle-même aux prises avec un ralentissement; la semaine dernière, nous apprenions en outre que la zone euro venait officiellement d’entrer en récession… En définitive, il s’avère très peu probable que les États-Unis puissent bénéficier d’une croissance économique suffisante pour s’attaquer efficacement à leur dette. Et s’ils tombent à leur tour en récession?… Disons qu’il serait préférable que cela n’arrive pas.
En conclusion : plus ça change, dit-on, plus c’est pareil… Une fois encore, l’humeur des marchés s’est retournée comme un gant. En ce qui me concerne, je pense que leur volatilité nous accompagnera jusqu’en 2013. Préparons-nous à quelques tours de montagnes russes…