L’IR, qu’on appelle aussi investissement socialement responsable, ou ISR, fait référence à l’intégration des pratiques environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) des entreprises dans la sélection et la gestion des investissements.
Un des mythes entourant l’IR est que si on aligne ses investissements sur ses valeurs, on en sacrifiera nécessairement le rendement. Mais il y a beaucoup de preuves du contraire. L’investissement responsable peut être compétitif, et il l’est, tout en ayant un impact sociétal positif. Fort heureusement, de plus en plus d’investisseurs commencent à comprendre.
En effet, les études récentes publiées par l’Association pour l’investissement responsable (AIR) montrent que l’ISR au Canada est à la hausse, et de façon considérable. Quelques faits saillants des résultats de 2016 :
- L’actif géré par l’ISR est de 1,5 billion de dollars, soit une augmentation de 49 % sur deux ans.
- L’investissement responsable représente 38 % de l’industrie canadienne des placements.
- Les actifs des caisses de retraite représentent 75 % de la croissance de l’industrie de l’ISR.
- Les actifs ISR des investisseurs individuels ont presque doublé au cours des deux dernières années pour atteindre 118 milliards de dollars, soit un taux de croissance de 91 %.
Les moteurs de croissance
La croissance récente et très impressionnante de l’ISR découle en grande partie des changements survenus dans l’industrie de l’investissement elle-même. En bref, l’utilisation des facteurs ESG dans le processus d’investissement a révélé de nouvelles opportunités dans la gestion des risques, et plus de gestionnaires d’investissement professionnels et de fonds de pension reconnaissent les nombreux avantages de « bien faire en faisant du bien ».
Du côté de la demande, ce sont les changements démographiques qui font la différence. Apparemment, les milléniaux sont 65 % plus susceptibles que les Baby-Boomers de tenir compte des facteurs ESG au moment d’investir, et ils sont deux fois plus susceptibles de chercher des investissements visant la résolution de problèmes sociaux et environnementaux.[1]
Pour une conseillère en investissement sur les « lignes de front » de l’ISR comme je l’ai été tout au long de ma carrière, ces nouvelles tendances très appréciées ne sont pas passées inaperçues. Ce qui m’a le plus étonnée, ce sont les résultats d’un sondage d’opinion auprès des investisseurs réalisé par l’AIR l’année dernière. Les résultats ont révélé que 77 % des investisseurs sont intéressés par l’ISR, et pourtant 73 % d’entre eux savent très peu de choses ou rien du tout à ce sujet.[2] Alors que l’industrie de l’investissement saisit les opportunités de l’ISR, il reste par conséquent encore beaucoup à faire pour éduquer le public investisseur!
[1] “Rapport de tendances de l’investissement responsable canadien 2016.” Responsible Investment Association, février 2017.
[2] “2017 RIA Investor Opinion Survey.” Responsible Investment Association, juin 2017.